The Life of Charlotte Bronte
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第83章 CHAPTER XI(11)

"MONSIEUR, "Un evenement bien triste decide mesdemoiselles vas filles e retourner brusquement en Angleterre, ce depart qui nous afflige beaucoup a cependant ma complete approbation; il est bien naturel qu'elles cherchent e vous consoler de ce que le ciel vient de vous oter, on se serrant autour de vous, poui mieux vous faire apprecier ce que le ciel vous a donne et ce qu'il vous laisse encore. J'espere que vous me pardonnerez, Monsieur, de profiter de cette circonstance pour vous faire parvenir l'expression de mon respect; je n'ai pas l'honneur de vous connaitre personnellement, et cependant j'eprouve pour votre personne un sentiment de sincere veneration, car en jugeant un pere de famille par ses enfants on ne risque pas de se tromper, et sous ce rapport l'education et les sentiments que nous avons trouves dans mesdemoiselles vos filles n'ont pu que nous donner une tres-haute idee de votre merite et de votre caractere. Vous apprendrez sans doute avec plaisir que vos enfants ont fait du progres tresremarquable dans toutes les branches de l'enseignenient, et que ces progres sont entierement du e leur amour pour le travail et e leur perseverance; nous n'avons eu que bien peu e faire avec de pareilles eleves; leur avancement est votre oeuvre bien plus que la notre; nous n'avons pas eu e leur apprendre le prix du temps et de l'instruction, elles avaient appris tout cela dans la maison paternelle, et nous n'avons eu, pour notre part, que le faible merite de diriger leurs efforts et de fournir un aliment convenable e la louable activite que vos filles ont puisees dans votre exemple et dans vos lecons.

Puissent les eloges meritees que nous donnons e vos enfants vous etre de quelque consolation dans le malheur que vous afflige;c'est le notre espoir en vous ecrivant, et ce sera, pour Mesdemoiselles Charlotte et Emily, une douce et belle recompense de leurs travaux.

"En perdant nos deux cheres eleves, nous ne devons pas vous cacher que nous eprouvons e la fois et du chagrin et de l'inquietude;nous sommes affliges parce que cette brusque separation vient briser l'affection presque paternelle que nous leur avons vouee, et notre peine s'augmente e la vue de tant de travaux interrompues, de tant de choses bien commencees, et qui ne demandent que quelque temps encore pour etre menees e bonne fin.

Dans un an, chacune de vos demoiselles eut ete entierement premunie contre les eventualites de l'avenir; chacune d'elles acquerait e la fois et l'instruction et la science d'enseignement;Mlle Emily allait apprendre le piano; recevoir les lecons du meilleur professeur que nous ayons en Belgique, et deje elle avait elle-meme de petites eleves; elle perdait donc e la fois un reste d'ignorance et un reste plus genant encore de timidite; Mlle Charlotte commencait e donner des lecons en francais, et d'acquerir cette assurance, cet aplomb si necessaire dans l'enseignement; encore un an tout au plus et l'oeuvre etait achevee et bien achevee. Alors nous aurions pu, si cela vous eut convenu, offrir e mesdemoiselles vos filles ou du moins e l'une des deux une position qui eut ete dans ses gouts, et qui lui eut donne cette douce independance si difficile e trouver pour une jeune personne. Ce n'est pas, croyez le bien, Monsieur, ce n'est pas ici pour nous une question d'interet personnel, c'est une question d'affection; vous me pardonnerez si nous vous parlons de vos enfants, si nous nous occupons de leur avenir, comme si elles faisaient partie de notre famille; leurs qualites personnelles, leur bon vouloir, leur zele extreme sont les seules causes qui nous poussent e nous hasarder de la sorte. Nous savons, Monsieur, que vous peserez plus murement et plus sagement que nous la consequence qu'aurait pour l'avenir une interruption complete dans les etudes de vos deux filles; vous deciderez ce qu'il faut faire, et vous nous pardonnerez notre franchise, si vous daignez considerer que le motif qui nous fait agir est une affection bien desinteressee et qui s'affligerait beaucoup de devoir deje se resigner e n'etre plus utile e vos chers enfants.

"Agreez, je vous prie, Monsieur, l'expression respectueuse de mes sentiments de haute consideration.

"C. HEGER."

There was so much truth, as well as so much kindness in this letter--it was so obvious that a second year of instruction would be far more valuable than the first, that there was no long hesitation before it was decided that Charlotte should return to Brussels.

Meanwhile, they enjoyed their Christmas all together inexpressibly. Branwell was with them; that was always a pleasure at this time; whatever might be his faults, or even his vices, his sisters yet held him up as their family hope, as they trusted that he would some day be their family pride. They blinded themselves to the magnitude of the failings of which they were now and then told, by persuading themselves that such failings were common to all men of any strength of character; for, till sad experience taught them better, they fell into the usual error of confounding strong passions with strong character.

Charlotte's friend came over to see her, and she returned the visit. Her Brussels life must have seemed like a dream, so completely, in this short space of time, did she fall back into the old household ways; with more of household independence than she could ever have had during her aunt's lifetime. Winter though it was, the sisters took their accustomed walks on the snow-covered moors; or went often down the long road to Keighley, for such books as had been added to the library there during their absence from England.